Wahou ! 100 ans !!! Joyeux anniversaire Madeleine !
Résistante, poétesse, journaliste, reporter de guerre, écrivaine… Madeleine Riffaud a traversé le siècle aux côtés des combattantes et combattants pour l’indépendance, d’abord adolescente dans la Résistance où elle tue un officier allemand à 19 ans, subit la torture et dirige finalement un groupe lors de la libération de Paris. Puis en tant que reporter de guerre en Algérie avec le FLN et au Vietnam avec le FNL au sud et Viêt Minh au nord. Après toutes ces années de guerre, elle s’infiltre en tant qu’agent hospitalier et témoigne de l’état des Hôpitaux de Paris et de leur modernisation avec notamment la mise en place du SAMU.
Nous avons eu la chance de compter Madeleine parmi nos spectatrices et elle revêt pour nous une importance particulière parce que, quand nous écrivons un spectacle ou une chanson, nous gardons toujours à l’esprit cette réflexion de Paul Eluard qu’elle a retranscrite dans On l’appelait Rainer : « On n’a pas le droit de désespérer les gens. Quand on ne peut ajouter à l’expression de sa souffrance ne serait-ce qu’un brin d’espoir, et bien on n’a qu’à rester dans le silence. Tu apprendras que le désespoir est contagieux. »
Si vous voulez en savoir plus sur sa vie, vous pouvez lire sa page du Maitron (https://maitron.fr/spip.php?article161733), regarder le documentaire Les 7 vies de Madeleine Riffaud sur le site des Mutins de Pangée (https://www.cinemutins.com/les-7-vies-de-madeleine-riffaud) ou écouter cette série de podcasts qui lui a été consacrée en 2015 par France Culture, Madeleine Riffaud, la mémoire sauve :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-madeleine-riffaud-la-memoire-sauve
Aujourd’hui, ses livres les plus connus sont évidemment les bandes-dessinées qui relatent ses années de résistante et qu’elle co-écrit avec Jean-David Morvan et Bertail aux dessins.
https://www.dupuis.com/seriebd/madeleine-resistante/16300
Les autres sont parfois difficiles à trouver mais nous vous conseillons fortement :
– On l’appelait Rainer 1939-1945, Julliard, 1994.
Document rare, ces pages écrites dans le combat et la prison nous font découvrir une jeunesse qui n’avait pas vingt ans lors du débarquement allié en Normandie et pouvait à la fois mener la lutte armée, tenir bon sous la torture, écrire des poèmes et aussi des lettres d’amour.
Entretiens, biographie de Gilles Plazy
(les podcasts qui correspondent à cette période sont : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/l-enfance-en-resistance-8553342 et https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/etre-survivante-ce-n-est-pas-facile-de-ne-pas-avoir-ete-fusillee-lorsque-tous-les-autres-l-ont-ete-9497288)
– Dans les maquis « vietcong », Julliard, 1965.
De novembre 1964 à fin janvier 1965, Madeleine Riffaud a partagé la vie et les risques des combattants du Vietnam du Sud. « Passée derrière le miroir », dans cette coulisse inexplorée qu’était la jungle, Madeleine Riffaud nous livre, vus de l’intérieur, les secrets de la « guerre populaire » d’un pays pauvre, qui allait mettre en échec la formidable puissance de destruction des U.S.A., dotés de tout un arsenal d’armes chimiques et électroniques.
(sinon vous pouvez écouter : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/dans-les-maquis-vietcong-2722387 et https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/entre-la-liane-tressee-et-la-preuve-5523192)
– Au Nord Viêt Nam (écrit sous les bombes), Julliard, 1967.
Voici aujourd’hui son carnet de route au Nord Vietnam : deux mois, 2000 km à travers l’escalade américaine sur les villes et les voies de communication. Ecrit sous les bombes, au fil d’une grande aventure, ce livre bourré d’anecdotes (des mille secrets de la guerre populaire aux jeux des enfants et aux poèmes d’amour des soldats) ne ressemble à aucun autre. Il est aussi un document indispensable à qui veut comprendre ce pays où des millions d’hommes et de femmes, pour défendre leur indépendance, sont entrés dans le feu d’un pas tranquille…
(à défaut : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/paroles-donnees-madeleine-riffaud-la-memoire-sauve-8-10-au-nord-vietnam-le-drapeau-du-mendiant-1478850 et https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/au-nord-vietnam-quitter-la-piste-1738098)
– Les linges de la nuit, Julliard, 1974, réédité chez Michel Lafon en 2021.
Devenue Marthe pour l’occasion, elle lave les carrelages, vide les bassins, donne les soins, veille de jour et de nuit, assiste des mourants anonymes. De la salle commune où vingt destins se nouent et se dénouent, elle passe à l’épopée en plein ciel avec les équipes de réanimateurs à bord d’hélicoptères.