L’exception et la règle – Ne pas prendre des vessies pour des lanternes

On entend souvent : « Brecht c’est chiant, c’est compliqué, et puis épique, et didactique, comble de tout communiste !, et puis la distanciation… Pfou ! »
Faux, tout faux, ou presque… Je renifle un relent de bourrage de crâne anti-marxiste -pauvre Bertolt, [avec un T, parce qu’il est à « T » (athée), moyen mnémotechnique pour ne plus « dysorthographier » son prénom] même ad patres (dans l’autre monde) il subit l’ostracisme anti-communiste.
Bref, Brecht est didactique, oui, parce qu’il pense que le théâtre doit distraire mais surtout amener à la réflexion. Parce que réfléchir, apprendre, c’est rigolo ! Pourquoi essaie-t-on de nous faire croire le contraire ?
Donc, non Brecht n’est pas chiant, il est didactique (dont le but est d’instruire, d’informer) oui, on l’a vu.
Il est aussi épique (mémorable par son caractère extraordinaire), en quoi est-ce chiant ? Pourquoi quand Harry Potter ou Game of thrones ou Autant en emporte le vent sont épiques, c’est super et quand c’est un communiste, c’est chiant ?


Compliqué, c’est plus ou moins vrai selon les textes, mais à nous comédiens, scénographes et metteurs en scène de le rendre accessible à tous.
Et puis la fameuse distanciation… Souvent évoquée avec dédain, synonyme pour beaucoup d’ennui, de froideur, elle n’est en fait qu’un ensemble de codes qui rappellent au spectateur qu’il est au théâtre, qu’on lui raconte une histoire qui au fond n’est qu’une anecdote qui doit l’amener à réfléchir (encore !) de façon plus complète, plus objective, plus structurée, plus profonde. Les émotions ne doivent pas prendre le dessus. Ce qui n’empêche pas que l’on se passionne pour ce qui arrive aux personnages, que l’on rie. Mais sans jamais perdre de vue le sens des choses, des événements.
Brecht disait lui-même : « Un spectacle qui ne fait pas rire est un spectacle dont il faut rire ! »
Espérons que vous allez rire, passer un bon moment, ne pas vous ennuyer et réfléchir !!!

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