Samedi 5 novembre – Grande Marche pour Adama Traoré

Il n’est point de gouvernement qui puisse maintenir les droits des citoyens sans une police sévère ; mais la différence d’un régime libre à un régime tyrannique est que, dans le premier, la police est exercée sur la minorité, opposée au bien général, et sur les abus ou négligences de l’autorité ; au lieu que, dans le second, la police de l’état s’exerce contre les malheureux, livrés à l’injustice et à l’impunité du pouvoir.
Louis Antoine Saint-Just (1767-1794)

Voici l’appel des proches d’Adama Traoré pour une Grande Marche le 5 novembre à Paris :

Faisons front contre l’impunité ! Sans justice vous n’aurez pas la paix !

13h : Grande Marche pour Adama de Châtelet à République. RDV à 13h, place du Châtelet à Paris 1er, métro Châtelet.
16h : Meeting à République
Avec prises de parole de familles de victimes, de militants contre les répressions et d’artistes en soutien.

Le 19 juillet 2016, le jour de son 24e anniversaire, Adama Traoré est tué par les agents de la gendarmerie de la ville de Beaumont. Lors de son interpellation, Adama est maintenu au sol, sans résister, sous le poids de trois gendarmes qui le menottent. Il se plaint à de nombreuses reprises de ne plus pouvoir respirer et perd connaissance dans le véhicule. Une fois à la gendarmerie, il sera laissé gisant au sol. Les pompiers n’auront pas pu le réanimer. De nombreuses zones d’ombres planent toujours sur les circonstances de sa mort. Mais c’est, sans aucun doute possible, les techniques d’interpellations, la clé d’étranglement, ayant déjà entraîné la mort, ici utilisées contre lui, qui l’auront tué.

Dès le début, le traitement judiciaire de la mort d’Adama Traoré aura connu des dysfonctionnements, utiles pour disculper les gendarmes et écarter toute responsabilité de l’institution. Le procureur Yves Jannier, n’a eu de cesse de mentir, obstruant toute contestation en occultant délibérément les éléments les plus importants permettant de comprendre la mort d’Adama. Ses efforts l’ont dernièrement conduit à la mutation mais nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette décision. Le dépaysement de l’instruction à Paris doit nous mobiliser davantage. Nous exigeons la mise en examen des gendarmes et la vérité sur cette journée tragique. Nous pourrons alors faire notre deuil.

La mort d’Adama s’ajoute à la longue liste des victimes des meurtres et des mutilations perpétrées par les forces de l’ordre. Cet été, de nombreuses manifestations en hommage à Adama ont eu lieu à travers la France. A l’occasion du dépaysement, et pour réclamer la mise en examen des gendarmes et une instruction des plus transparentes, nous appelons à une nouvelle manifestation à Paris. Nous espérons alors impulser une large mobilisation pour que cesse enfin l’impunité policière.

Puisque sans justice, il n’y aura pas la paix, rendez-vous à Chatelet à 13h.

Association Justice pour Adama

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