30/09/2016 – Ces internationalistes qui quittent la France pour se battre au sein de bataillons révolutionnaires

Dans la même semaine, nous apprenions l’existence de la Brigade Krasucki qui combat Daech aux côtés des forces révolutionnaires kurdes et celle de Nathalie Mistral, une française engagée dans la lutte armée en Colombie aux côtés des Farc depuis 15 ans !

La Brigade Henri Krasucki

Mais qui était Henri Krasucki ? 
Internationaliste.
Ancien secrétaire général de la CGT.
Directeur de la MOI(Main-d'œuvre immigrée)
puis membre des FTP-MOI
(Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée),
pendant la 2ème guerre mondiale.

La Brigade Krasucki s’est exprimée au travers de la CGT-CheminotsVersailles qui a relayé leur photo et leur communiqué de soutien aux  militants CGT d’Air France qui passaient en procès le 27 septembre à Bobigny :

lu-vu-brigadekrazucki-2016À l’occasion de la journée de mobilisation contre l’injuste procès intenté contre les 16 camarades de la CGT Air France, notre syndicat a été destinataire d’un message de solidarité envoyé par les combattants de la brigade « Henri Krasucki », membres du bataillon international qui combat au nord de la Syrie contre Daech, aux côtés des forces révolutionnaires kurdes :

DE MANBIJ A BOBIGNY, NOUS LUTTONS CONTRE L’OPPRESSION ET L’INJUSTICE !

Solidaire contre la répression.

C’est de la ville de Manbij nouvellement liberée que nous nous adressons à vous.

Nous, combattants français, de la Brigade Henri Krasucki, du Bataillon Internationaliste de Libération, soutenons la journée de mobilisation contre la répression du 27 Septembre à l’initiative de notre syndicat, la Confédération Génerale du Travail ; et apportons notre soutien aux syndicalistes d’Air France et à toutes celles et ceux qui luttent.

Le 27 Septembre se tiendra le procès des 16 syndicalistes d’Air France poursuivis pour ne pas s’être pliés devant leur direction et pour avoir exprimé leur juste colère à travers le sacrifice d’une chemise.
Une chemise contre les centaines de vies de travailleuses et de travailleurs brisées.

Le gouvernement et le patronat veulent faire de ce procès un exemple en montrant aux travailleuses et aux travailleurs ce qui les attend s’ils osent leur résister.
Mais que cet exemple soit le symbole de notre lutte pour toutes les victimes de la répression syndicale, de la répression contre le mouvement massif et légitime contre la Loi Travail et pour toutes les victimes du trop de pouvoir laissé à la police.

Si nous luttons ici, loin de chez nous, pour le peuple syrien opprimé par les années de guerre et successivement par les régimes dictatoriaux et fascistes djihadistes,
si nous luttons aux côtés du peuple kurde pour sa libération et son indépendance,
si nous luttons contre l’organisation terroriste fasciste DAECH,
notre but n’est pas différent du vôtre : LIBERTE ET JUSTICE !

VIVE LA CGT !

SYNDICALISTES, PAS VOYOUS !
Antifascistes, pas terroristes !

Brigade Henri Krasucki du Bataillon Internationaliste de libération.

Certains se demandent si cette Brigade existe vraiment, mais dans un article de L’Express, Nicolas Hénin, journaliste spécialiste du Moyen-Orient et auteur de Jihad Academy précise que :

« La brigade Henri Krasuscki n’est pas très connue et active, mais elle a déjà publié des messages de soutien aux activistes de Notre-Dame-des-Landes ou lancé des appels aux militants à se rendre en Syrie après le Bataclan. Ils ne doivent pas être très nombreux, les Français étant minoritaires là-bas »

Nathalie Mistral

Quelques jours auparavant, Mediapart publiait un article sur cette française qui se bat aux côtés des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple ) depuis 15 ans, alors qu’un accord de paix vient d’être signé avec le gouvernement.

Photo Federico Rios

À Montpellier, Audrey pratiquait la moto et la plongée sous-marine. Elle était éducatrice spécialisée, travaillait auprès des SDF. « Quand on fait ce genre de métier, il arrive un moment où l’on peut se demander pour qui on travaille. Pour aider les gens ? Ou pour aider l’État à faire du contrôle social ? » Elle qui ne voulait pas être « le gentil flic » cherche « un moyen de changer les choses de manière un peu plus radicale ». Elle a 27 ans et se tourne alors vers l’Amérique du Sud, terre du Che et de la révolution encore possible. (…)

C’est le tournant des années 2000. Les guérillas latino-américaines sont en voie d’extinction, dissoutes dans le capitalisme triomphant et les alternances politiques qui se dessinent dans ces pays. Mais il reste les zapatistes au Mexique, qu’elle trouve trop modérés. Et les Farc, anachroniques comme l’est le système politique colombien. C’est un pouvoir aux structures archaïques, aux mains de l’une des classes dirigeantes les plus réactionnaires du continent, un pouvoir complice de l’assassinat de milliers de syndicalistes et de militants de gauche. En face, les Farc survivent en une guérilla marxiste comme on n’en fait plus. Avec T-shirts du Che Guevara, kalachnikovs, et un discours implacable, les Farc n’hésitent pas à employer les méthodes de l’ennemi : assassinats, enlèvements, extorsion. (…)

Photo Federico Rios

« Ce n’est pas moi qui l’ai convaincue d’entrer chez les Farc, c’est elle qui m’a convaincu de la faire entrer ! », s’esclaffe le commandant Jesus Santrich, l’un des principaux « idéologues » des Farc. Devenu aveugle durant ses années de clandestinité, il est connu pour ses phrases ironiques qui choquent la plupart des Colombiens mais font beaucoup rire les guérilleros. C’est auprès de lui que Nathalie a passé la plupart de ses années de combattante, dans le nord du pays, avec le Bloc Caraïbe. Dans les montagnes du Perijá, non loin de la frontière avec le Venezuela, elle a appris le maniement des armes et la vie militaire. (…)

En 2012, affaiblies, les Farc acceptent de négocier avec le président Juan Manuel Santos, le successeur et ex-ministre de la défense d’Alvaro Uribe. (…) Dès le début des pourparlers, la Française est envoyée à La Havane, où se tiennent les négociations. Elle travaillera durant plus de trois ans au sein de la délégation de paix des Farc, dans les coulisses du processus de paix. Les accords âprement négociés durant quatre ans avec le gouvernement de Juan Manuel Santos n’ont rien de révolutionnaire : politique de développement agraire, amnistie partielle, reconnaissance et réparation des victimes, participation des Farc à la vie politique… Ils viennent d’être approuvés par l’ensemble des troupes lors de la dixième conférence des Farc, dans les savanes du Yari, au sud de la Colombie. C’est officiel : les Farc renoncent à la lutte armée.(…)

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